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QUAND LES JEUNES DECOUVRENT LES AGENCES MATRIMONIALES

« On dit qu’on s’est rencontrés par une amie »... Quand les jeunes découvrent les agences matrimoniales

AH, L’AMOUR Un vent nouveau semble souffler sur les agences matrimoniales vers qui se tournent des jeunes, lassés de Tinder, Happn et autres applis de rencontres

Il y a 18 millions de célibataires en France, soit 40% des adultes.  

 
  • Ils ont entre 32 et 37 ans et ont choisi de faire appel à une agence matrimoniale pour trouver l’amour.
  • Alors que 26 % des Français déclarent s’être déjà inscrits à des sites ou des applications de rencontres, selon une enquête Ipsos, les agences matrimoniales classiques observent un regain d’intérêts pour leurs services et entendent moderniser leur image.
  • Entre déçus des applications aux algorithmes obscures, lassitude de gérer dix conversations en même temps, rencontres sans lendemain, annonces trompeuses et sentiment de perdre son temps, chercher l’amour sur Internet peut être épuisant. Il existe même une expression pour ça : « le dating-burnout ».

Trouver l’amour est une préoccupation pour l’essentiel d’entre nous aussi vieille que notre humanité. Et les lieux de rencontre évoluent avec les époques. Aujourd’hui, 22 % des nouveaux couples (formés au cours des douze derniers mois) déclarent s’être connus via une application ou un site de rencontres, ce qui fait de ces outils le premier lieu de rencontre. Mais tous ne s’en satisfont pas, et parmi les déçus ou ceux qui échouent à trouver sur Internet un partenaire pour partager sa vie, certains décident de se tourner vers une agence matrimoniale, sorte d’ancêtre de Tinder, Happn et autre AdopteUnMec, apparue au XIXe. « J’étais beaucoup sur les applications et j’en suis sorti extrêmement déçu, introduit Aurélien*. Sitôt le premier rendez-vous passé, il n’y a plus d’attrait. C’est une logique de consommation de relation ».

« Timide et réservé », ce commercial de 32 ans, qui travaille beaucoup et n’a pas trop pour habitude de sortir, s’est alors tourné vers une agence matrimoniale. « J’ai fait la démarche tout seul. Je savais que ça existait et comme j’étais un peu à court de solution, je me suis lancé », explique simplement celui qui espère construire une famille. Aujourd’hui il est en couple depuis deux mois avec la première personne que la conseillère, la  « matchmakeur » qui officie en région parisienne, lui a présentée. Pour sa nouvelle compagne, Aurélien était sa seconde rencontre. Tous deux cherchaient « un projet sérieux ».

« Le frein, c’est l’aspect financier »

Cette envie de construire une relation « sérieuse » revient chez tous les interlocuteurs. L’aspect « très chronophage des applications » et le « manque de temps pour faire des rencontres » une fois la trentaine atteinte et une vie professionnelle bien lancée, est aussi avancé parmi les motivations. C’est ce qu’explique Antoine*, 37 ans, qui concède peut-être avoir pousser sa logique rationnelle héritée de sa formation à l’extrême : « Je paie des services à tout bout de champ pour me simplifier la vie. Des Uber pour me déplacer, une femme de ménage, des agences de voyages pour les vacances. Alors pourquoi pas une agence matrimoniale ? » Inscrit depuis trois ou quatre semaines dans une agence matrimoniale, après « une longue analyse du marché », il a déjà pu faire une rencontre qui a priori n’a pas matché.

Dans le métier depuis une quinzaine d’années, les agences matrimoniales ont observé au sein de leur agence « une population qui s’est considérablement rajeunie. Surtout depuis le Covid. Entre le télétravail et les confinements, la solitude a beaucoup pesé. Aussi, les sites de rencontres se sont beaucoup dégradés à mesure que de plus en plus de monde les utilise. »

Antoine déclare « parler très librement de [s]a démarche avec sa famille et ses amis ». Ce qui n’est en revanche pas le cas de tous. « Ma famille n’est pas au courant », raconte Mathilde*, qui attend un bébé de Thomas*. « On dit qu’on s’est rencontrés par une amie en commun », sourit-elle. Ses copines sont,elles, par contre au courant. « Je les vois galérer avec les applis et elles sauteraient bien le pas. Le frein, c’est l’aspect financier » de ce « service » que les agences matrimoniales proposent à partir de 350 euros. Un pas que Mathilde a franchi après avoir commencé à se renseigner sur les agences durant le confinement, en regardant l’émission « Mariés au premier regard ».

 

 

 

Le coût de la prestation des agences limite le nombre d'utilsateurs. « On s’adresse plutôt à des cadres urbains dynamiques », expliquent nos trois agents. Et au-delà du marché de l’amour, c’est celui de la solitude qui est visé, et il a de beaux jours devant lui. Une cible différente de celui des applications. « Au fond, une agence de rencontres, c’est juste une application améliorée qui analyse les deux personnes », constate Antoine.

*Les prénoms ont été changés à la demande des interlocuteurs.

 



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